Quelle est l’alternative possible à l’affirmation du fait que Jésus est Dieu ? Comment les non-croyants peuvent-ils répondre à cet argument : « Jésus disait qu’il était Dieu, Jésus est digne de confiance, donc Jésus est Dieu » ? La conclusion découle bel et bien des deux prémisses. Donc, laquelle des prémisses peut-on réfuter ?
Prenons d’abord la première prémisse : Jésus a prétendu être Dieu. Ce sont peut-être les textes du Nouveau Testament qui mentent à ce sujet. Peut-être que le christianisme traditionnel est un mythe ou un conte fantastique. Pourtant, ceci soulève des questions auxquelles il est encore plus difficile de répondre que celle de la divinité d’un être humain.
1. Si les Évangiles véhiculent un mensonge : qui a inventé le mensonge et pour quel motif ? Les apôtres de Jésus en seraient-ils les instigateurs ? Qu’ont-ils retiré du mensonge ? Au bout du compte, ce fut le martyr. Pas très intéressant. Un menteur a toujours un motif intéressé.
2. Pourquoi des milliers de personnes ont-elles souffert la torture et la mort pour ce mensonge, si elles savaient que c’était un mensonge ? Quelle puissance a pu envoyer des chrétiens à la fosse aux lions en chantant des hymnes au Christ ? Quel mensonge a déjà eu un impact comme celui-là sur le monde ?
3. S’il ne s’agit pas d’un mensonge délibéré, mais plutôt d’une hallucination ou d’un mythe pris pour la vérité en toute naïveté, qui donc furent les premiers naïfs à y croire ? En fait, il est dur d’imaginer une idée plus difficile à croire que celle-là pour un Juif. Reprenons le scénario : le Dieu transcendant, qui pendant des millénaires avait formellement interdit à son peuple élu de le confondre avec sa créature comme le faisaient les païens, ce Dieu Créateur devient lui-même une créature : un homme. . . et de surcroît, un criminel qui sera crucifié. On est loin d’un mythe qui naîtrait tout naturellement dans l’esprit juif !
4. Si ce n’étaient pas les Juifs, mais les païens qui étaient à l’origine de ce mythe, comment a-t-il pu prendre racine dans le Nouveau Testament ? Car des 27 livres du Nouveau Testament, pas moins de 25 sont associés à des auteurs juifs.
5. Que ce soit des Juifs ou des païens qui sont à l’origine de ce mythe, ils n’auraient pas pu agir durant la vie de ceux qui ont connu le vrai Jésus, car leur version aurait été réfutée par les témoins oculaires qui connaissaient les faits.
Par ailleurs, Thomas d’Aquin a avancé l’argument suivant : si l’incarnation n’a pas réellement eu lieu, nous avons affaire à un prodige encore plus surprenant, à savoir la conversion d’une si grande partie de l’humanité et la transformation morale de tant d’individus vers l’altruisme, le détachement des plaisirs mondains et la sainteté à des niveaux sans précédent, et tout cela, sous l’effet d’un mensonge, d’un simple mythe.